vendredi 15 août 2014

la musique ne sera plus jamais le vecteur du changement social

En musique l'hyperchoix pose plein de problèmes.Tout va trop vite,ce qui tend à nous rendre blasés.Mais ma déception est surtout politique.Avant la musique était foncièrement politique.Elle était l' outlet définitif de la contestation sociale parce qu’elle a toujours eu un pouvoir d'identification beaucoup plus important que la littérature ou le cinéma.D'ailleurs ,dans les années 1980 ,les gays n'avaient pas bien mesuré à quel point la dance music était "la" musique de la communauté.C'est elle qui permettait de se rencontrer,de créer une identité forte.Mais les échecs politiques successifs du rock,du punk,du reggae et de la house ,tous porteurs,à leur manière,d'une forme de rêve et d'utopie,ont détruit cette dimension contestataire.
Voila c'est fini!
...Je pensais vraiment qu'avec la crise de 2008 allait émerger une musique de protestation.Mais rien de tout cela....
C'est quand même triste que des musiciens comme Daft Punk ne soient pas foutus de choisir un sujet politique bien a eux et de mettre leur musique à son service!
Alors ,certes,le grand métissage musical à venir va surement donner de la visibilité à de nouveaux artistes,à des cultures méconnues,mais il va encore plus noyer la portée politique de la musique...
Didier Lestrade
Fondateur d'Act Up-Paris et du magazine Têtu.Ancien chroniqueur techno et électro à Libération
USBEK &RICA N.09 Aout 2014
Le Collectif croit en l'Art comme un agent mutagène capable de dessiner d'autres formes d'activismes.
Un ArtiVISTE est ainsi ce modus operandi .
15 Aout 2014

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